Incontournable plat japonais, qui est aussi une sauce, le sukiyaki est très populaire au Japon, et ce, depuis des décennies. Convivial, il est très souvent consommé lors des repas de famille. Proche de la sauce teriyaki, la sauce sukiyaki n’en reste pas moins très différente, mais reste extrêmement simple à réaliser. Après la lecture de cet article, vous saurez tout ce qu’il y a à savoir sur ce plat exceptionnel.
Voyez aussi ma recette de la sauce sukiyaki.
Tout d’abord, que veut dire Sukiyaki ?
Sukiyaki (すき焼き) est un plat des plus populaires au Japon. C’est une sorte de bouillon préparé dans un récipient unique appelé sukiyaki-nabe et qui est posé au milieu de la table. L’idée est d’y faire cuire les aliments, comme une sorte de fondue. C’est donc un plat chaud et convivial, il est habituellement servi lors des repas de famille et plutôt en hiver.
Le terme sukiyaki vient en fait de deux mots : Suki, qui peut vouloir dire « aimer » ou encore « apprécier », une autre acception du mot peut vouloir dire « bêche » à savoir l’ustensile agricole, et ce double sens nous éclaire sur l’histoire même de ce plat. En effet Yaki, quant à lui, signifie « griller ». Cela semble donc évoquer une façon très appréciée de cuire la viande parmi les fermiers, ou paysans.
Quelle est l’histoire des Sukiyaki ?
Il y en a deux, une quasiment légendaire, et l’autre plus proche de la réalité, mais moins poétique. Commençons donc par la légende !
Il y aurait eu un noble à l’époque médiévale au Japon qui, après la chasse et aillant faim, s’arrêta auprès de la hutte d’un paysan, et lui ordonna de faire cuire une partie de sa prise, un morceau de bœuf. Le paysan, se rendant compte que ses ustensiles de cuisine étaient trop sale et trop peu sophistiqué pour le noble, aurait nettoyé sa bêche (le fameux : suki) et fait griller (donc la partie du mot : yaki) la viande dessus.
Maintenant la réalité, et un peu d’histoire du japon en prime.
Jusqu’en 1860 les lois bouddhistes interdisaient de tuer des quadrupèdes pour se nourrir, ainsi, le bœuf ne pouvait être consommé au Japon. C’est donc à partir de l’ouverture du pays au monde, forcé par les occidentaux, que ces lois furent abrogées. Ce sont d’ailleurs les Portugais qui apportèrent à l’archipel différentes variétés de vache, ainsi que toutes les denrées qui peuvent en découler, que ce soit les produits laitiers ou la viande. Le sukiyaki fut alors la meilleure façon de servir ces nouveaux produits, tout en y ajoutant la richesse culinaire développée sous les lois bouddhistes, d’où la création de cette sauce. Il semblerait que le premier restaurant de sukiyaki eut été ouvert seulement en 1862, c’est donc une façon de cuisiner qui s’est diffusée extrêmement vite dans tout le Japon.
Mais que manger avec le Sukiyaki ?
Une fois votre sauce préparée, il va vous falloir manger quelque chose avec. Le plat traditionnel est assez codifié, il se compose ainsi :
La viande de bœuf doit être finement tranchée, plus ces tranches sont fines, meilleur le résultat sera. Ensuite il vous faudra découper des légumes de toutes sortes que vous pourrez mettre dans des plats et les disposer sur votre table. Vous pouvez, pour respecter la tradition, préparez des champignons tel que les shiitakes ou les enokitakes, préparer également des légumes tel que du negi (sorte d’échalote), du chou chinois, ou encore du poireau émincés. Ces légumes font partie des incontournables. Vous pouvez y ajouter du tofu, des shungihu (qui sont des chrysanthèmes comestibles), et finalement des nouilles shirataki ou des nouilles de sarrasin (des sobas) qui sont parfois ajoutées à la fin du repas pour absorber le bouillon, de quoi faire un véritable festin.
Mais la codification ne s’arrête pas là, il vous faudra battre un œuf par personne et le verser dans de petites coupes ou pots individuels. Vous pouvez également mettre un petit pot de sauce sukiyaki pour chacun des convives, ils pourront y tremper leurs légumes avant de les faire cuire. La viande quant à elle est saisie dans un grand plat, puis trempée dans l’œuf et mangée. Les légumes sont aussi cuits dans ce plat et dégustés. Ce plat est traditionnellement accompagné de riz blanc, comme souvent pour les plats japonais.
C’est un plat convivial, le bouillon qui servira de fondue au centre, et les légumes et viande tout autour, chacun piochant et cuisant ce qu’il veut. Mais certains de vos convives ne mangeront peut-être pas de bœuf, ou peut être n’en aurez-vous pas, pas de panique ! Le bœuf peut être remplacé par d’autre viandes !
Quelle viande pour le Sukiyaki ?
Il est évident que le mieux pour votre sukiyaki reste le bœuf finement tranché. Ce plat est fait pour cela, et le goût fort du bœuf, se marie parfaitement avec la force de cette sauce. Une autre viande pourrait-être complètement masquée par tous les autres ingrédients très savoureux de ce repas.
Mais des solutions existent ! Vous pouvez notamment remplacer le bœuf par du poulet ou du porc.
Pour le poulet, il faudra le couper en morceau plus fin, mais pas trop, ce n’est pas du bœuf. Le mieux serait ensuite de le faire mariner, prévoir donc quelques préparatifs au moins une heure avant le repas. La marinade peut être votre sauce sukiyaki ou une autre. Vous pouvez également simplement faire mariner vos morceaux de poulet dans de la sauce soja. Mais l’idée est vraiment de donner un goût à votre poulet pour qu’il puisse apporter quelque chose à votre plat.
Le cas du porc est un peu plus délicat. Il faut absolument qu’il soit bien cuit, ce qui suppose une précuisson. La cuisine japonaise regorge de façon de faire cuire du porc qui sauront parfaitement se marier avec votre Sukiyaki. Cependant, n’oubliez pas que vous le ferez recuire dans le bouillon, éviter donc de trop assaisonner vos morceaux de porc. Comme pour le poulet, découpez le en morceaux suffisamment fins.
Mais vos convives ne feront pas que manger, il faudra leur donner à boire, mais qu’est-ce qui s’accordera le mieux avec votre sukiyaki ?
Quelle boisson pour le sukiyaki ?
Tout d’abord, quel vin pour accompagner un Sukiyaki ?
Les Japonais sont de grands amateurs d’alcool, et particulièrement de vin. Ainsi, il y a quelques informations sur ce qui peut se marier le mieux avec les différents plats japonais.
Déjà, nous pouvons parler du mirin, qui est un vin fait à partir de riz. C’est un vin japonais, et c’est aussi un ingrédient de la sauce sukiyaki. Si vous en achetez pour votre sauce, vous pouvez également en prendre pour le boire à table. Mais attention, c’est un vin de riz, son goût est particulier, et assez éloigné de nos vins traditionnels. Aussi il ne plaira peut-être pas à tout le monde.
Alors vous pouvez accorder votre sukiyaki avec, par exemple un Pinot Noir délicat. Le vin rouge ira parfaitement avec ce plat, mais il ne doit pas être trop tannique, pour éviter de masquer les goûts subtils de votre plat. Car les tannins trop fort du vin rouge entrent souvent en conflit avec les plats japonais et donc aussi avec le sukiyaki. En effet, il y a dans ce plat trop peu de gras, ce qui ne permet pas de contrecarrer un vin trop fort. Un bon plat est fait d’équilibre, alors votre vin d’accompagnement devra être choisi pour éviter qu’il prenne le dessus sur votre plat tout entier.
Pour autant un vin blanc serait certainement plus délicat encore pour accompagner ce plat. Car le vin blanc risquerait de ne pas se marier avec le bœuf et la force des goûts vifs de votre sauce.
Pour le vin, il semble donc préférable de partir sur un rouge léger, peu tannique, qui saura sublimer sans masquer.
Autres boissons alcoolisées :
Mais il n’y a évidemment pas que le vin qui pourra accompagner votre sukiyaki. Le Japon regorge de différents alcools, trouvable de plus en plus simplement en super marché ou dans des magasins spécialisés (ces derniers sont trouvables dans la majorité des grandes villes).
Ainsi vous pourrez accompagner vos sukiyaki de deux alcools japonais : Le saké et la bière.
Commençons par la bière. Aujourd’hui il existe un large panel de bière d’origine japonaise. Elles sont souvent assez légères en goût, donc assez peu amère. Elles accompagneront parfaitement votre sukiyaki, en lui apportant du goût, de ce fait elles sublimeront celui de votre sauce. Et surtout, elles ne masqueront aucun aliment ! Pour parler de marque, vous pouvez trouver assez facilement en grande surface les bières « Asashi » ou encore « Kirin Ichiban », ces dernières sont souvent vendues pour être bues en mangeant des sushis, ainsi des bières plus fortes en goût, sans trop l’être, peuvent tout aussi bien accompagner votre sauce sukiyaki. Si vous en désirez d’autre, avec des goûts peut-être plus marqués, internet s’offre à vous ! Il existe aujourd’hui de très grand nombre de site spécialisés dans ce genre de produit !
Mais vous pouvez également prendre des bières qui ne sont pas japonaises ! Il faudra faire attention à l’équilibre des saveurs, mais des bières blanches voire blondes, sauront normalement accompagner votre plat tout à fait convenablement.
Le saké lui, est une liqueur faite à base de riz. Ce n’est pas du vin de riz, mais bien un alcool assez fort, une donnée qu’il faut prendre en compte. Cela n’empêche pas le saké d’être une boisson au goût plutôt raffiné.
En effet, le saké a une saveur assez douce, qui peut ressembler un peu au vin blanc auquel on aurait ajouté un soupçon de riz et de noisette. Cependant, ce qui rend le saké vraiment unique et difficilement comparable, c’est qu’il possède également une légère saveur sucrée et fruitée. Cela en fait un alcool particulièrement délicat, qui saura révéler toute la complexité des goûts de votre sukiyaki.
Bien que ce soit une liqueur, il reste compris entre 14 % et 22 %, il est alors tout à fait possible de le boire en mangeant, sans que l’alcool nous brûle les papilles, ou que l’alcool nous monte à la tête. Plus fort qu’un vin ou que de la bière il reste donc suffisamment léger. Mais tous vos convives ne boiront pas forcément d’alcool !
Quelle boisson sans alcool pour accompagner un Sukiyaki ?
Le mieux reste d’éviter les sodas ! En effet, ces derniers sont souvent bien trop sucrés, et tout ce sucre va venir déséquilibrer tous vos goûts en bouche. Vous perdrez alors une bonne part des saveurs de votre sukiyaki. Et ce même résonnement peut être appliqué à toutes les boissons sucrées, comme les thés glacés ou les jus de fruits.
Le mieux est donc de leur préférer une boisson japonaise, très riche par sa diversité tant dans les goûts que dans la façon de le déguster : le thé vert!
Eh oui ! Le thé vert sera un excellent accompagnement pour votre sukiyaki ! Il existe une tel variété de saveur, dans les thés japonais seul, qu’il est impossible de couvrir la chose de manière exhaustive. Sachez simplement, que les thés verts japonais ont souvent un arôme assez iodé, ils sont donc assez puissants en bouche. Mais reste suffisamment léger. De fait, ils sont peut-être un des meilleurs accompagnements pour votre sukiyaki, s’ils sont bien préparés.
Vous pouvez également choisir des thés plus corsés, notamment des thés noirs. Ce sont des thés qui se marient très bien avec de la viande, surtout du bœuf. Ils ont un goût plus enveloppant dans la bouche, qui saura à coup sûr complexifier le goût de ce plat assez fin et tout en équilibre.
Nous espèrons que ce petit guide sur le Sukiyaki vous aura plu et vous aura donné envie d’en découvrir plus et de vous lancer dans sa réalisation. Taberu.tv propose de nombreuses autres recettes asiatiques sur son site. Vous pourrez devenir un véritable spécialiste de la cuisine nippone. Bonne appétit !